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Formation professionnelle et migrants en Allemagne : le pessimisme s’installe

Depuis quelques mois, je suis les parcours des migrants et réfugiés nouvellement arrivés sur le sol allemand ainsi que leur interaction avec le marché du travail (voir : « Migrants et formation professionnelle en Allemagne : un premier bilan mitigé », « Allemagne : la formation professionnelle comme outil d’intégration » et « Formation professionnelle en Allemagne et arrivée de réfugiés : quels impacts ? »).

On constate qu’au fil du temps, ce qui était présenté par les analystes du travail allemands comme une manne providentielle de main d’œuvre qualifiée (d’ailleurs espérée par les chefs d’entreprise) suscite moins d’optimisme… 

Voyons où nous en sommes aujourd’hui.

 

Qu’enseigne l’histoire de l’immigration en Allemagne ?

L’institut Kiel pour l’économie mondiale a étudié l’intégration dans la société allemande des migrants arrivés en Allemagne à l’issue de la seconde guerre mondiale – pour participer à la reconstruction du pays.

Le résultat est sans appel : après 20 ans de présence (et bien que maîtrisant la langue allemande), ces « anciens » migrants incluent plus de chômeurs que la moyenne des autochtones. Par ailleurs, ceux qui ont un travail restent, à qualifications professionnelles équivalentes, moins payés que leurs homologues allemands de souche.

Or il s’avère, après l’optimisme qui a régné au milieu de l’année 2015 en Allemagne devant ce nouvel afflux de main d’œuvre, que les actuels migrants ont un niveau de formation professionnelle bien inférieur à celui des migrants des années 50. En effet, l’Agence fédérale pour l’emploi estime que 70% des réfugiés enregistrés n’ont aucune formation professionnelle. 

La conclusion est simple : leur intégration va s’avérer bien moins aisée qu’envisagé dans un premier temps…

 

L’intégration des migrants et réfugiés

Nous l’avions vu (cf. « Migrants et formation professionnelle en Allemagne : un premier bilan mitigé »), une des premières erreurs des spécialistes de l’emploi allemands était de considérer que les réfugiés et migrants allaient s’investir dans la formation professionnelle et répondre ainsi aux attentes des entreprises allemandes. 

La réalité s’avère différente : ils cherchent plutôt un travail leur permettant de gagner rapidement de l’argent. Et cela pour deux raisons majeures : rembourser un passeur qui exige souvent des sommes démesurées, ou envoyer à leur famille restée dans leur pays une part de leur salaire pour une aide in situ.

Or à s’écarter de la formation professionnelle pour gagner immédiatement de l’argent, les réfugiés vont s’installer dans un cycle de travail précaire et peu rémunérateur (hôtellerie, nettoyage, services de sécurité…). À long terme, leur niveau de vie va en être notablement affecté : l’Institut de recherche sur l’emploi a mesuré que les travailleurs ayant achevé leur formation professionnelle gagnaient au cours de leur vie professionnelle 250 000€ de plus que les travailleurs non qualifiés. 

 

Intégration problématique, faible niveau de vie, qualifications professionnelles inexistantes : autant de paramètres à prendre en compte par l’Allemagne dans sa réflexion et son action envers les migrants et réfugiés… 

 

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