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Fayot au bureau : un sacerdoce ?

“Comment devenir un parfait fayot au bureau” ? Europe 1 m’a offert un bon moment d’amusement le 8 novembre dernier, en conviant à sa “matinale” Benjamin Fabre, Consultant en stratégie d’entreprise et auteur de cet ouvrage réjouissant écrit pour faire sourire.

Mais au-delà du sourire, la pratique du fayotage ouvre une vraie réflexion sur la personnalité et les failles des « pratiquants » (non, ça n’est pas une religion)…

« Fayot au bureau recherche manager pour admiration quotidienne…”

“Miroir, mon beau miroir, dis moi qui est le plus beau manager ?”

L’idée générale est la suivante :

« Pour réussir sa carrière, il faut être aimé par son manager »

et pour que celui-ci vous aime, il faut qu’il s’aime à travers vous…

Donc surtout, ne montrez pas trop de compétence et laissez votre manager penser que vos bonnes idées viennent de lui.

Rien de neuf sous le soleil me direz vous, pouvoir et courtisanerie vont de pair depuis des siècles.

Ainsi que Chamfort l’écrivait en 1794 :

“A la cour tout est courtisan : le prince du sang, le chapelain de semaine, le chirurgien de quartier, l’apothicaire”.

Molière était, dit-on, un courtisan avisé qui savait se faire apprécier et nouer des relations précieuses, utiles à son destin.

Car n’est pas habile courtisan qui veut. C’est un véritable talent qu’il s’agit de déployer, jusqu’à l’élever au rang d’ “art”…

Est-ce si difficile d’être un bon fayot de bureau ?

De toute évidence, oui. Si je poursuis le raisonnement de Benjamin Fabre, l’expert en fayotage au bureau manie à la perfection stratégie et subtilité. Tant et si bien que son manager ne peut en aucun cas le suspecter.

Habile, il sait en permanence flatter l’ego de son patron grâce à l’utilisation de règles simples mais terriblement efficaces :

Étudier attentivement le territoire et les acteurs

  • Sur quels dossiers à enjeu pouvez-vous apporter une valeur ajoutée que votre patron fera sienne ?
  • Dans l’entourage de votre manager, qui sont les éventuels autres fayots potentiels ou avérés ?
  • Comment et quand alerter, preuves à l’appui, votre manager, de leurs agissements, afin de rester seul en lice ?

Jeter votre dévolu sur la bonne personne

Flatter oui, mais celui ou celle qui saura favoriser votre cheminement professionnel. Il faut donc bien connaître les circuits de décision de l’entreprise. Et ne pas oublier que si ennemi vous vous créez parmi les éventuels autres fayots du bureau, ennemi vous retrouverez peut être plus tard… au dessus de vous.

Connaître parfaitement la cible

L’atteinte de votre objectif de fayotage dépend pour une très grande partie de votre capacité à identifier les points forts et faibles, les envies, motivations, besoins, hobbies, passions de votre manager. Rien ne doit vous échapper. Car comment votre patron pourrait-il se sentir vraiment compris et valorisé si vous ne le connaissez qu’imparfaitement ?

Ménager ses effets

Des compliments lourds, des louanges à répétition risquent à la longue de vous trahir et de vous attirer la défiance de votre manager. Avec le plus grand naturel, sachez dire à votre patron à quel point son sens tactique a permis de mener à son terme le projet X. Pratiquez l’intelligence de situation.

Se fondre dans la masse

Point n’est besoin d’être parfait pour être un bon fayot. Au contraire, cela risque d’agacer et d’attirer l’attention sur vous. Soyez tel que l’est un collaborateur lambda, avec ses hauts et ses bas.

Le fayot du bureau, un flatteur malheureux ?

Si les règles ci-dessus, quelque peu caricaturales, prêtent à sourire et tendent à faire passer ce collaborateur zélé pour un médiocre, il est intéressant de s’interroger sur ce qui l’anime.

Tout d’abord, qui est il ? Pour avoir réalisé des accompagnements individuels avec des ex fayots, j’ai découvert des personnes extrêmement intéressantes, créatives et complexes.

Ce sont souvent des individus qui, dans leur vie professionnelle, ont longtemps recherché la mise en avant de leurs idées et fourni pour cela de grands efforts, tant quantitatifs que qualitatifs.

Mais leurs actions n’ont pas toujours été, selon eux, reconnues. Ils ont parfois été profondément marqués par une forme d’indifférence, voire de mépris, émanant de leurs précédents managers.

De ce fait, ils cherchent aujourd’hui, consciemment ou inconsciemment, d’autres formes de reconnaissance.

Leur attitude mérite donc d’être comprise, analysée.

Écoute, mise en confiance, bienveillance, reconnaissance de leurs points forts sont autant d’appuis qui peuvent leur permettre de comprendre qu’ils ont tout à gagner à être eux-mêmes. Cela se travaille, dans la durée.

Si le manager est partie prenante dans ce travail de mutation, le coaching professionnel est aussi un moyen très pertinent de prise de conscience, puis de construction d’un mode de fonctionnement épanouissant et responsabilisant.

Quel coaching pour le flatteur ?

Plusieurs thèmes peuvent être traités avec succès dans le cadre d’un accompagnement en coaching professionnel, tels que :

  • renforcement de la confiance en soi
  • capacité à s’affirmer
  • gestion des conflits.

Certains collaborateurs que j’ai accompagnés trouvent aujourd’hui une vraie reconnaissance auprès de leur manager comme de leurs collègues :

  • par un positionnement juste
  • et une mise en valeur raisonnée de leurs propres talents.

Cela contribue bien entendu à cultiver leur “mieux vivre” au travail.

L’entreprise et les équipes s’y retrouvent également, en termes de performance et d’ambiance. Dynamique d’équipe, débats ouverts autour de propositions, conflits (il en faut, c’est constructif) tirent alors l’entreprise vers le haut.

Et vous, qu’en pensez-vous ? N’hésitez pas à partager vos expériences de manager, collègue ou “fayot” dans les commentaires en bas de page !


photo credit: Pedro Glez. via photopin cc

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