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L’émotion, alliée conditionnelle du manager

Comment gérer ses émotions ? Que faire des peurs, colères, joies, pour ne citer qu’elles, qui se manifestent parfois à bon escient et permettent de se transcender, mais qui à d’autres moments, font perdre le contrôle de soi ?

Daniel Goleman, psychologue américain qui a fait connaître l’intelligence émotionnelle au grand public en 1995, a diffusé l’idée selon laquelle celle-ci comptait davantage que le quotient intellectuel dans la réussite sociale et professionnelle. L’hypothèse de Goleman était que les personnes empathiques, sachant prendre en compte leurs émotions et celles des autres, étaient plus « intelligentes » que celles ayant un QI élevé.

Une vingtaine d’années plus tard, Adam Grant, professeur de management et de psychologie, nous rappelle que « l’intelligence émotionnelle, comme toute compétence, peut être utilisée pour le bien ou pour le mal ». 

Il faut donc se garder d’associer systématiquement intelligence émotionnelle et valeurs positives : un individu sachant parfaitement gérer ses émotions tout en utilisant de façon non éthique celles des autres peut s’avérer être un parfait manipulateur.

Au plan professionnel, l’émotion n’a pas toujours bonne presse. Être qualifié de « colérique » ou de « sensible » en management par exemple, est loin d’être un compliment. Je vous propose une réflexion sur l’impact des émotions dans l’entreprise.

 

Les émotions : omniprésentes et indispensables

Dirigeants, managers et collaborateurs sont des humains continuellement en proie aux émotions, positives ou négatives.

Par ailleurs, les principaux besoins de l’entreprise sont notamment :

  • la créativité, l’innovation permanentes : elles passent par l’émotion (curiosité, plaisir…) ; 
  • la capacité à travailler en collectif qui amène à gérer son émotion et à prendre en compte celle des autres ;
  • la mobilisation, l’implication, la responsabilisation, générées notamment par l’envie transmise aux collaborateurs. Et l’envie, c’est une émotion.

 

Les émotions du manager

L’émotion du manager touche trois aspects de son quotidien professionnel :

  • son émotion propre, liée à sa personnalité, son histoire, ses valeurs… impacte ses actes managériaux : un « fonceur » de nature, par exemple, aura tendance à envisager des options risquées. Elle dépend aussi de sa sphère privée : s’il est affecté par son divorce, un manager pourra avoir du mal à transmettre du dynamisme à l’équipe.
  • un second aspect est la maîtrise ou non de ses émotions par le manager. Ainsi, une contrariété ou un désaccord avec la direction va-t-elle avoir des répercussions sur son management ? Par ailleurs, cette gestion des émotions est-elle volontaire et mise en œuvre sciemment par le manager, ou subit-il ces émotions sans vraiment les maîtriser ?
  • le dernier aspect est la réception qu’ont les autres des émotions du manager, le ressenti qu’il génère à travers elles.

Nous voyons ainsi combien l’émotion du manager est centrale dans sa relation à ses collaborateurs, et à quel point elle peut les impacter.

L’idée qu’un manager qui masque ses émotions affirme son leadership est erronée. Au contraire, il doit les assumer pour mieux les utiliser dans son quotidien professionnel.

Il doit donc d’abord être à l’écoute de ses émotions, les accueillir, comprendre d’où elles viennent sans chercher à les étouffer. Il lui faut apprendre à les reconnaître, à les verbaliser, et être vigilant sur le fait de ne les exprimer que par le non-verbal. En effet, le manager contrarié qui n’exprime pas verbalement cette contrariété va se fermer, ses collaborateurs ne comprendront pas nécessairement pourquoi, et cela peut engendrer des confusions, des inquiétudes,… et développer des mécanismes qui risquent d’altérer l’efficacité de l’équipe entière.

Le manager qui, en revanche, exprime : « Ce que vous me dites me contrarie », et qui explique pourquoi, va tout changer dans son comportement et dans sa relation aux autres. Il transforme une conjoncture floue et potentiellement bloquée en une situation claire permettant d’aller de l’avant.

 

Les émotions des collaborateurs dans l’équipe

Les collaborateurs sont également sujets à des émotions : le manager doit les prendre en compte pour accroître l’efficacité de l’équipe. C’est un levier important pour enrichir les techniques managériales « traditionnelles ».

Savoir identifier l’émotion des autres permet de mieux comprendre ces derniers (c’est le ressort de l’empathie). Il s’agit d’exploiter ce point, puisque c’est l’émotion qui fait avancer, qui nourrit l’intuition, qui fait agir, qui génère de la créativité : envie de réussir, fierté, plaisir…

Bien sûr, l’émotion peut aussi freiner : inquiétude, désarroi…

Le manager doit donc identifier les émotions de ses collaborateurs (positives ou négatives) pour ne pas laisser s’installer de malentendu, de tension, etc… Ainsi, l’inquiétude dans l’équipe, loin d’inhiber, peut être utilisée par lui comme vecteur d’une réflexion collective et constructive.

En agissant de cette façon, il enrichit sa « base de connaissances » de l’état de l’équipe et se donne des leviers d’action. Il se singularise par rapport aux managers qui n’ont que leurs objectifs en ligne de mire : il gère « réellement » et « finement » son équipe et son dynamisme.

La gestion des émotions s’effectue ainsi dans les deux sens : le manager reconnaît et partage les siennes, il identifie et formule celle des autres.

 

Quelques pistes pour améliorer sa maîtrise des émotions

Concrètement, cette approche des émotions de l’équipe ne peut se faire en restant dans son bureau toute la journée : ça n’est pas seulement en phase de crise que le manager doit communiquer avec elle. Une relation étroite avec l’équipe n’est pas une perte de temps : cela fait bien partie du rôle d’un manager efficace. Nous l’avons d’ailleurs déjà remarqué dans notre article sur le management à distance.

Cette aisance dans l’identification des émotions s’acquiert aisément en s’extrayant régulièrement de sa zone de confort relationnelle : rencontrer de nouvelles personnes, découvrir de nouveaux univers à travers elles, permet d’enrichir sa « base de données » émotionnelle, d’éviter les a priori, et de sortir de la routine. C’est une façon constructive d’être à l’aise avec l’autre et de cultiver l’empathie, dans des situations nouvelles de crise comme au quotidien.

L’apprentissage de la PNL (Programmation Neuro Linguistique) est une autre voie possible pour comprendre plus facilement les émotions de l’autre – via leur comportement non verbal – et influer sur elles.

Par ailleurs, une technique souvent utilisée par les managers pour maîtriser plus aisément leurs émotions et garder l’esprit clair en phase de tension est la relaxation, ou la méditation. Serein, le manager peut alors réellement décrypter les émotions des membres de l’équipe : il en serait incapable en étant stressé et autocentré sur ses émotions propres.

C’est ainsi que le manager peut, grâce aux émotions, apporter un « plus » certain à son management, en renforçant son bien-être et celui de l’équipe. La performance est la conséquence de cette démarche.

Par un coaching centré sur les émotions, je vous aide à mieux les appréhender et à les gérer de façon efficace, avec un bénéfice direct pour vous et vos collaborateurs. Contactez-moi !

 

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