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Révolution mielleuse et totalitarisme du bonheur en entreprise

Révolution mielleuse et totalitarisme du bonheur en entreprise

Une nouvelle façon de s’exprimer s’impose peu à peu dans l’univers professionnel. Des mots ludiques, des expressions plus « tendres » viennent remplacer de nombreux termes utilisés jusqu’alors. Et cela ne concerne pas que les start-up : de grandes entreprises sont touchées par cette « révolution mielleuse »…

La « révolution mielleuse » par l’exemple

L’avez-vous remarqué ? Si par exemple vous travaillez dans une grande entreprise de transports parisiens, il est fréquent de trouver le mot « bizzzz » à la fin d’un mail. Avec plusieurs « z », pour renforcer le caractère ludique. Car oui, si l’embrassade n’est pas forcément de rigueur au sein de l’équipe, la bise virtuelle vient ponctuer les mails, signe d’une grande proximité entre le manager et ses collaborateurs.
Collaborateurs desquels émergent des « talents », appellation novatrice. Et ces talents, dans l’entreprise, sont désormais gérés par les CTO : exit les DRH. CTO ? Les Chief Talent Officers, évidemment…

Ce n’est pas tout. Si quelques termes n’ont pas encore fait florès de ce côté de l’Atlantique, parions que ça ne saurait tarder. Listés dans un article de Forbes*, les titres les plus ronflants actuellement en vigueur aux États-Unis laissent parfois pantois. Le patron de Mid America Motorworks se fait appeler – très sérieusement – Chief Cheerleader, que l’on pourrait traduire par « majorette en chef », pour bien affirmer son rôle d’encouragement des équipes.
Vous vous croyez directeur du développement ? C’était avant de devenir « Créateur d’opportunités » !
Vous travaillez sur la prédiction des nouvelles tendances ? Savez-vous que vous êtes un Digital prophet ?

Sachez d’ailleurs que cette tendance ne touche pas que les cadres d’entreprise : les réceptionnistes deviennent ainsi des Directors of First Impressions.
Faut-il d’ailleurs rappeler les CHO (voir mes articles « Responsable du bonheur » dans l’entreprise : une réalité… mais y a-t-il un besoin ?! » et « Dirigeants: oubliez la table de ping-pong comme élément d’implication au travail ! »), les Chief Happiness Officers ? Car la révolution mielleuse ne touche pas que le vocabulaire : elle impacte directement le quotidien des employés.

Le totalitarisme des bisounours ?

Mais les générations Y et Z (voir mon article « Génération Y et management : deux modèles compatibles ! ») qui se pressent aux portes des GAFAM profitent-t-elles vraiment de la possibilité de jouer au baby-foot sur leurs heures de travail ? Ou s’intéressent-t-elles peut-être davantage aux garderies gratuites, au possibilités de télétravail, aux horaires souples ? Horaires cela dit si souples qu’ils empiètent parfois sur la vie privée…
À moins, plus prosaïquement, que ces générations avides de reconnaissance se sentent valorisées en travaillant pour des entreprises phares dans leurs domaines.

Car dans cet univers de bisounours de la révolution mielleuse, la règle est la recherche du bonheur. Elle naît d’une inversion de la logique habituelle : si autrefois le bonheur résultait d’un bien-être et de moments heureux, c’est aujourd’hui en étant positif que l’on trouvera le bonheur.

D’où l’intérêt de se faire aider de ces « pro » du bonheur qui vont initier les collaborateurs au développement personnel, à la méditation, leur créer des zones de relaxation ou ludiques, fêter leurs anniversaires… Cette injonction au bonheur partagé se répand dans le monde du travail. C’est un des constats d’un ouvrage** qui vient de paraître sur le sujet.

Dans cette période durant laquelle les inégalités s’amplifient et les opportunités de mobilité sociale se réduisent, l’appel à faire preuve de vitalité, d’autonomie et de positivité fait porter sur chacun la responsabilité de tout ce qui dysfonctionne. Et c’est la double peine : celui qui échoue est marqué autant par son échec que par son incapacité à atteindre le bonheur.

Cette psychologie positive permet d’envisager la vie de façon optimale pour survivre à la nouvelle donne économique. L’industrie du bonheur pro(/im)pose des outils dont elle affirme qu’ils fonctionnent, outils qui permettront de gérer le stress généré par le rythme de vie actuel, et de reprendre la main sur sa vie. Il suffit de voir le succès d’ouvrages allant du développement personnel à la nourriture « healthy », autant de marqueurs sociaux qui singularisent et rassurent leurs acteurs.

En conclusion et pour aller plus loin

Il me semble utile d’en revenir aux fondamentaux et de s’écarter des modes sociétales du moment. Dans l’univers professionnel, il est bon d’être muni d’outils réellement efficaces. Par exemple, savoir recruter des collaborateurs, faire preuve d’empathie pour assurer le succès de l’équipe comme groupe d’individus, ne sont pas choses innées : elles s’apprennent, et dépendent fortement de l’environnement particulier de chacun

C’est pour cela que Speciman propose des formations et des prestations de coaching ou de gestion de carrière qui sont à la fois complètes et personnalisées. C’est le facteur humain et l’efficacité qui sont les maîtres-mots de Speciman.
Rencontrons-nous pour en discuter !

 

* The 21 Most Creative Job Titles, Forbes
** Happycratie, Edgar Cabanas et Eva Illouz, éditions Premier Parallèle

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