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Droit à la déconnexion numérique dans l'entreprise

Vers la fin de l’overdose numérique dans l’entreprise ? Le « droit à la déconnexion numérique »

Bien que constituant une première mondiale, l’événement est passé relativement inaperçu.
Depuis 6 mois, une révolution s’est pourtant déclarée dans les entreprises de plus de 50 salariés. C’est en effet le 1er janvier dernier qu’est entré en vigueur le « droit à la déconnexion numérique » inclus dans la « loi Travail »*.

Le numérique dans l’entreprise : un brin de contexte

C’est une évidence, l’irruption du numérique dans notre quotidien – et dans l’entreprise notamment – a bouleversé notre rapport au travail. De l’artisan qui suit les commandes sur son site marchand au manager qui gère ses collaborateurs distants, le lien à l’Internet a noué de nouveaux rapports entre les individus et modifié les méthodes de travail.

Plus encore, la généralisation des ordinateurs ultra-portables et des smartphones génère un « morcellement » du rapport à l’activité professionnelle : les membres de l’équipe sont joignables en permanence par mails, les vidéoconférences sont à la portée de tous et permettent de limiter les déplacements pour plus d’efficacité, le manager suit l’avancée de ses dossiers après ses heures de bureau ou pendant son déjeuner, le patron de PME surveille son e-réputation…

Cette diffusion du professionnel dans la vie privée ne fait que se renforcer au fil du temps. Nous l’avons déjà étudié dans les articles « Managers, décrochez du numérique en 6 points » ou encore « La réelle intoxication des cadres par les emails ».

Le numérique « pathologique » dans l’entreprise

Plus qu’une habitude, cette invasion du numérique peut se transformer en besoin : quittant alors la qualité d’outil « pratique », le numérique devient oppressant, chronophage et aliénant.
Consulter son smartphone toutes les 5 minutes n’est pas seulement une habitude, un geste pavlovien : cela peut, petit à petit, devenir une nécessité. Outre cet aspect pathologique qui affecte « l’accro » – empiétant aussi sur sa sphère individuelle, ses relations avec ses proches,…- l’addiction au numérique est intrinsèquement contre-productive : la rapidité n’est pas toujours signe d’efficacité, et l’équilibre psychique est nécessaire à la productivité.

Dans ce cadre, une loi à la déconnexion numérique s’impose comme une évidence pertinente. Oui mais…

Cette loi est concrètement très imprécise : elle impose seulement l’obligation de négociations avec les partenaires sociaux pour définir ce « droit à la déconnexion ». De cette discussion – ou après consultation des délégués du personnel à défaut d’accord collectif – doit émaner une « charte ».

Cette imprécision est plutôt une bonne chose : on comprend que chaque entreprise a sa propre façon de gérer le numérique et que la variété des secteurs, des cultures d’entreprises, les priorités stratégiques… font qu’une loi identique pour tous aurait été inadaptée.

Que doit contenir cette charte ? C’est évidemment dépendant, là aussi, de chaque entreprise.

Certaines ont décidé de couper les serveurs de mails de l’entreprise pendant les périodes non ouvrées. Radicale, cette solution n’est pas forcément pertinente pour rassurer le manager qui attend des infos ou le commercial une réponse d’un prospect.

Il paraît en revanche constructif de former ses salariés à une bonne « hygiène » du numérique telle que décrite dans mon article « Managers, décrochez du numérique en 6 points ». Il s’agit de prendre de bonnes habitudes pour soi (savoir gérer son bureau virtuel, choisir la sobriété pour son e-réputation…) et pour les autres (cesser de mettre tout le monde en copie à un mail, d’envoyer des mails tard le soir, le vendredi soir…)

Cette charte peut profiter au manager !

Mais cette charte peut également s’avérer utile pour le manager ! Car la déconnexion  numérique peut avoir lieu pendant le temps de travail. Ce décrochage peut ainsi imposer la coupure des téléphones portables en réunion : finis les échanges de SMS ou les publications sur Facebook pendant les séances de travail !
D’une autre façon, mettre en évidence les connexions longues et récurrentes d’un collaborateur à l’Intranet le soir peut révéler un début de sur-engagement, premier pas vers le burn-out.

Concrètement, chaque entreprise étant différente, un appui extérieur est utile pour faire le point sur une charte incluant une « bonne hygiène » du numérique. Une formation ad hoc des collaborateurs, un coaching managérial permettent en outre d’initier de nouveaux comportements et modes de fonctionnement.
Contactez Speciman pour que nous en parlions !

*Loi n° 2016-1088 du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue
social et à la sécurisation des parcours professionnels – Texte disponible sur http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/loi_no2016-1088_du_8_aout_2016_version_initiale.pdf

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